Aux origines

 

 29 mars 1946,  naissance à Evreux. 7ème d’une famille de 8 enfants. Fils de Gaston Alphonse Murray, Magistrat. (Petit fils d’Ecossais) et Marie Madeleine Pileux Mère de famille et Repasseuse. [Emile Pileux, son père, a grandi au manoir de Claude Monet à Giverny. Serait-il donc un fils « naturel » du peintre ? Léocadie, la maman d’Emile était au service du peintre. Doit-on croire au hasard ? Ou plutôt l’amour toujours ? Ceci pourrait expliquer cela !]

1952 Scolarité à l’école primaire d’Évreux Saint-Michel. Gabriel Rochereuil, le directeur, est un humaniste visionnaire, et la pédagogie appliquée à l’école est celle de Célestin Freinet : une ouverture magnifique sur la vie !   Fan du dessinateur Dubout, Martial est, à ce qu’il parait, très doué en dessin et en caricature. Daniel Legentil, Géo-trouve-tout, ami de la famille confie à Martial la mise au propre du croquis d’un moteur à explosion, rotatif, qu’il a imaginé. Pour le remercier celui-ci lui offre sa première cithare

1959 – 1962  Martial profite de la présence de la base Américaine O.T.A.N d’Évreux-Fauville pour se perfectionner en Anglais. Le jeudi, au lieu de jouer avec ses camarades, il va à l’école américaine. Poursuivi par les études secondaires…il prend une route de traverse et découvre l’optique et la photographie. C’est dans cette période que nait une grande et solide amitié avec André Chenaud, facteur de piano émérite, (accordeur d’Yves Montand, Francis Poulenc, Henri Salvador) fondateur de l’I.T.E.M.M (Institut technologique Européen des Métiers de la Musique) et Président d’honneur de l’A.F.A.R.P., Association Française des Accordeurs et Réparateurs de Pianos, qu’il a créé quelques années auparavant. André Chenaud l’accueille à chaque temps libre.  Auprès de lui, il se passionne pour la facture instrumentale et la lutherie. En « auditeurs libres », tous deux, suivent, tous les mois, (7 années durant) les cours du G.A.M. (Groupe d’Acoustique Musicale) au laboratoire National d’Acoustique. Les cours sont dispensés par Emile Leipp, la référence internationale en matière d’acoustique musicale, mais aussi l’un des pionniers de l’enregistrement, de la reproduction et de la transmission des sons numérisés.

Martial est fasciné par l’évolution des techniques de reproduction des sons et de l’image. Deux stages de prise de son avec André Charlin, l’inventeur de la « tête artificielle de prise de son », qui porte son nom, confirment cet enthousiasme pour cette « révolution en marche ».
Travailleur obstiné, Martial continue dans l’ombre à « apprivoiser » la cithare trapèze.

André Chenaud lui procure alors une cithare Viennoise à 32 cordes… du même modèle que celle d’Anton Karas, le compositeur et interprète de la musique du film Le Troisième Homme que les radios de l’époque diffusent 10 fois par jour ! Martial paie tous les mois sa cithare par petites « mensualités », ou sous la forme de quelques coups de mains à l’atelier, ou encore quelques courses à Paris. Il apprivoise la technique de cet instrument si particulier dans un temps record, et la cithare Viennoise lui livre avec magie et, sans coup férir, tous ses secrets.
Avec le temps, il se sent pousser des ailes en devenant auprès de celles et ceux qui le côtoient, un véritable spécialiste, doté d’une virtuosité évidente et d’une sensibilité à fleur de peau. Sa réputation dépasse très vite la ville d’Évreux, la région et un coup de pouce inattendu lui confère bientôt une reconnaissance nationale.

En route vers une carrière de musicien

Première apparition à la télévision en  1965 : le Journal télévisé de 20 heures un dimanche soir. 1 seule chaîne sur l’ORTF. 2 intervenants principaux : Charles de Gaulle en début de journal et Martial Murray en fin d’émission. La semaine suivante participation à l’émission Télé Dimanche. Juliette Gréco l’accueille avec bienveillance, et Guy Béart le prend en amitié, en lui apportant 1000 conseils éclairés.
Cette même année, Martial gagne le premier prix d’un concours photo organisé par l’hebdomadaire La Dépêche d’Évreux. Armand Mandle, Maire de la ville et directeur du journal lui propose alors de devenir correspondant pigiste. Quelques mois plus tard, il rejoint l’équipe permanente.

Changement de cap en 1972 : un poste de Conseiller technique et pédagogique dans le domaine du son et de la musique est créé au ministère Jeunesse et Sports. Sa candidature est vivement recommandée.  Il obtient le poste et y restera 7 ans. Contractuel, il poursuit toutefois d’une manière « semi-professionnelle » une carrière de cithariste soliste. L’administration n’aime pas les électrons libres qui passent à la télé…Ouf ! Adieu le service public !

Au cours d’un tournage avec une équipe de L’O.R.T.F., à Vienne. Il rencontre enfin son idole, et sympathise donc avec Anton Karas, compositeur de la musique du 3ème homme. Il en rêvait…Nait alors une très cordiale amitié entre le virtuose mondialement connu et le « Jugen Franzosisch Zitherspielar ».
Rudy Knabl et Alfons Bauer, virtuoses bavarois reconnus, tombent aussi sous charme de ce petit cithariste Français qui semble avoir beaucoup de choses à apporter à la cithare. Ces deux « Maitres » lui apporteront avec ferveur et passion une ouverture sans égal vers la virtuosité et l’âme romantique viennoise.

En 1981, Martial est lauréat de l’Académie Charles Cros, avec Jean Ferrat, Ella Fitzgerald, Chuck Berry, Marius Constant

Martial l’inventeur

1982 : L’inventeur du son 3D…
Au hasard des spectacles événementiels, Martial va révolutionner les techniques de reproduction du son. La rencontre avec André Charlin lui confirme qu’il est désormais possible d’aller plus loin dans les procédés d’enregistrement et de reproduction des sons. Dans sa tête vient de naître le premier procédé de reproduction des sons en  trois dimensions.  Les sons pouvaient se déplacer de gauche à droite ou de droite à gauche, désormais, ils peuvent avancer, reculer, monter ou descendre !

1985 Le 14 juillet, Martial présente à Oissel (76) dans le parc du château, devant 15 000 spectateurs médusés, le premier procédé de reproduction des sons en relief qu’il a conçu et mis au point. Le procédé d’enregistrement et de reproduction des sons est basé sur la combinaison de 8 têtes artificielles de prise de son conçues par André Charlin. Les 8 têtes enregistrent simultanément les sons sur 8 pistes séparées. L’ensemble de la sonorisation restitue les sons selon la même configuration qu’à l’enregistrement. Ce procédé permet d’obtenir un relief saisissant et une vérité inégalée.
Ainsi, ce soir du 14 juillet 1985, les grands arbres du parc du château de Oissel s’abattent sur le public tétanisé, le train rapide Paris-Le Havre fonce à 160 km/h sur la foule, un vieux biplan décoiffe en rase mottes les milliers de témoins de cette révolution technologique. Ce procédé sera utilisé dans plusieurs spectacles événementiels.
Ce procédé est au son ce que l’hologramme est à l’image, la captation sur 360 ° de la réalité sonore, avec une vérité jamais atteinte.

En 1996 le  FAUST D’Or récompense Martial comme créateur du 1er procédé de reproduction des sons en 3D
Promouvoir le brevet au niveau international coûte cher, très cher. Martial abandonne donc la protection juridique de ce procédé novateur, et le brevet tombe dans le domaine public. Après quelques améliorations mineures, celui-ci sera repris par une firme américaine (USA), bénéficiera de l’évolution des technologies et deviendra le « Dolby Stéréo » puis le « THX » que l’on trouve désormais dans toutes les salles de cinéma

Le créateur des cithares « Aurore ».

En 1992, Martial MURRAY présente au salon de la musique  MUSICORA la cithare AURORE , qu’il a conçu pour l’éveil musical de toutes et tous. 6 modèles constituent la gamme permettant l’accès à la musique, de la petite enfance au niveau concert. Elles font désormais partie intégrante de l’instrumentarium type, conçu par le compositeur Allemand Carl Orff
Depuis, les 3 modèles pédagogiques sont labellisés par la totalité des institutions européennes en charge du développement musical, parmi lesquelles la Fondation Carl Orff, la Fondation Yehudi Menuhin, la fondation Montessori, La fondation Marie Jael, la Fondation Steiner.

Aujourd’hui, environ 14 000 enfants la pratiquent sur l’hexagone.

Martial, auteur

Il publie en 2015 chez Edilivre les Pensées de Moa, recueil pamphlétaire des pensées du leader Chinois. Un éclat de rire préfacé par PIEM, un clin d’œil à Jacques Martin, et à l’équipe du « Petit rapporteur » en souvenir des moments d’amitié partagée.

Il écrit également La Cithare pour toutes et tous : Après plus d’un demi-siècle de passion pour le renouveau de cet  il lui importe à présent de ne rien oublier de ce qui fut une belle aventure humaine, au service de la musique sans exclusive. Martial a donc pris son bâton de pèlerin, pour « fixer dans le marbre » ce vécu, fait de recherches, d’amitiés, d’expérimentations, d’échecs successifs, puis de la naissance d’une génération d’instruments de conception nouvelle, et quelque peu « révolutionnaire ». 

Pour accompagner l’apprentissage de la cithare, Martial édite également des livrets + CD disponibles en téléchargement par ici

Aujourd’hui, l’embellie succède à la tempête…

2015… fut une année de descente aux enfers. Après 11 années de luttes contre le cancer, Mireille, son épouse sans est allée. Sa fin de vie d’une cruauté sans égale fut particulièrement éprouvante. Le 6 février de la même année, Martial sombrait dans le tourbillon machiavélique d’un cancer de la moelle osseuse. Jusqu’à ce moment, malgré une succession de malaises graves, il était resté dans le déni. Les 3 années qui suivirent furent des années de lutte sans merci contre le crabe, qui l’avait anéanti, paralysé, y compris les mains et les doigts si agiles par le passé.

Enfin les prémices d’une embellie future en  2019. À lourdes, on aurait annoncé un miracle, au Centre Henri Becquerel, on salua le quotidien et la réussite des traitements de radiothérapie et chimiothérapie. Martial reprenait alors les concerts, encore chancelant et trébuchant, mais c’était le prix à payer pour une résurrection programmée.

En 2020, 2 récitals pour l’ouverture du 23ème festival Jean Ferrat à Antraigues redonnent à Martial force et conviction. En guise de final du second concert , il dévoilait au public qui remplissait l’église le texte d’une nouvelle « Marseillaise », excluant ainsi les armes aux citoyens, et le sans sang impur qui abreuve les sillons.
La ferveur du public fut immédiate, et ce texte pacifique a résonné dans la nef, pour le bonheur de toutes et tous. Depuis, dans le cœur des pacifistes, au long des chemins qui sentent la noisette, ce texte fait son chemin…

Découvrir cette Marseillaise

Le citoyen engagé

  • Afin de « tirer vers le haut » l’action culturelle au sein des comités d’entreprise de la région Haute Normandie, il crée avec Jean-Maurice Robert et Philippe Farges (Librairie La Renaissance) à Rouen, en 1978 le Festival de Rouen du Livre pour Enfant, devenu pendant de longues années le 2ème de France, après celui de Montreuil.
  • Membre du Conseil d’Administration de l’ADAMI (la société civile qui gère les droits des artistes interprètes), pendant 14 ans, Martial participe notamment à la création des « Victoires de la musique » et du MILIA.
  • Vice-Président de l’Office Européen de la Musique il s’implique activement à l’élaboration du projet ERASMUS.
  • Nommé expert auprès de la DGX de la Commission Européenne, il collabore, à Singapour, aux travaux d’élaboration de la norme de transmission hertzienne MPEG2 pour l’ISO.
  • Conseiller technique du ministre de la Culture pour les nouvelles technologies, il dénonce ouvertement les dangers de la compression numérique et du MP3.
  • Plus tard, il proposera à Hubert Curien, ministre de la Recherche, une étude sur les problèmes de surdité chez les jeunes. Le résultat est sans appel, 43 % des jeunes entre 14 et 25 ans vivent avec une surdité précoce. 

Celui qui a redonné à la cithare ses lettres de noblesse

C’est bien de noblesse qu’est empreint son « discours ».  Son inspiration est de pure et candide poésie ; il se promène à travers le monde merveilleux de la musique sensible, en baladin rêveur, en esthète méditatif, hors du temps et de l’espace. Si ses lignes de chant sont aussi légères que dentelle ou qu’un souffle de printemps, leur formulation est affinée avec une précision et une robustesse qui ne nuisent en rien à cette transparence, et tout cela nous vaut une ravissante alternance d’envolées généreuses et de souriantes demi-teintes, d’une saveur toute personnelle.

Pierre Marcel ONDHER, Radio France – France Musique