Avec Philippe Davenet
En 2014, Martial Murray enregistre Méditations, son 25ème disque chez Bayard Musique. Naît alors une très belle complicité musicale avec le pianiste Philippe Davenet. Le disque sort en Avril 2015. Depuis suit le cours d’une magnifique errance dans le monde de la musique sensible où les deux amis nous font découvrir des œuvres originales, parmi les plus belles écrites pour cithare, et autres détours très libres au long de mélodies immortelles. Ils préparent actuellement un nouveau disque…
Ce curieux mélange de fraternelle amitié et d’absolue complicité musicale est d’un raffinement suprême !
Philippe est non seulement un virtuose du piano, mais surtout un homme totalement libéré de la technique au profit de l’expression.
« Cela signifie que, lorsque je lui soumets une mélodie écrite pour cithare viennoise, avec les limites harmoniques et rythmiques que comporte cet instrument traditionnel, il va droit au but, et imagine spontanément l’accompagnement, le contrepoint, les harmonies les plus chatoyantes, et les nuances les plus subtiles.
La richesse de la sonorité de la cithare viennoise, est ainsi portée par un accompagnement pianistique d’une rare qualité polyphonique. A lui seul, il crée un équilibre musical parfait, dans lequel il est aisé pour le public de donner libre cours au rêve et à l’évasion, en s’imaginant le soutien d’un orchestre de chambre.
Rares sont les musiciens accomplis qui possèdent ce savoir-faire, auquel s’ajoutent des qualités humaines magnifiques d’humanitude. »
Concerts pyrotechniques
C’est à Martial Murray et au maître artificier Régis Tanguy que l’on doit dans les années quatre-vingt le renouveau du concept de concerts «en live», parfaitement synchronisés avec les créations pyrotechniques, les concerts « pyro-symphoniques ».
Ce qu’en dit Martial Murray aujourd’hui :
Je me dois de faire l’éloge de la folie.
Ce sont bel et bien les fous qui font avancer le monde, et non point les gens de raison. Donner un récital en « live » au beau milieu des artifices, est un mélange sublime de bataille des Dardanelles, ou de la Marne, la mort en moins, et la féérie sublime en plus.
En quelques secondes, dès la première salve, nous prenons conscience que nous sommes rien, face aux déflagrations de l’explosif, et la magie de l’artifice, l’embrasement du ciel. Les bombes éclatent de partout, dans une indéfinissable et insaisissable magnificence, éblouissante, fascinante, enchanteresse.
Les chevilles bien collées au sol, je rebondis à chaque déflagration. Je ne m’explique toujours pas cette fascination de l’explosion, mais qu’importe. En ce moment d’émotion et de souffrance consenties d’une particulière intensité, ma grande difficulté est d’être fidèle à ce que je dois jouer, non dans la dentelle, mais dans l’efficacité musicale. Je dois coller parfaitement aux effets pyrotechniques, car derrière la magie de l’instant, tout est écrit, parfaitement pensé, magnifiquement imaginé.
Je connaissais le trac d’avant les récitals, le trac d’avant les concerts symphoniques où la fausse note est assassine, mais là, plus question de m’apitoyer sur mon sort, je suis au service du sublime, d’une dimension esthétique qui nous dépasse, et je dois, une fois encore, me dépasser.
A l’issue du bouquet final, la clameur immense du public accompagne cette joie divine, céleste, un véritable orgasme esthétique et culturel !
A la clameur succède le silence, un étrange sentiment tristesse m’envahit après ce moment de folie pure…la fête est finie.
Cinéma, télévision, grands orchestres et grands noms
Après avoir quitté la fonction publique vers la fin des années soixante-dix pour se consacrer pleinement à la carrière de musicien soliste, Martial Murray enchaîne les tournées de concerts, les émissions radio et TV, les rencontres avec le jeune public, les enregistrements de disques, dont plusieurs contes pour enfants (en complicité avec le pianiste et chef d’orchestre Jacques Leconte).
Il participe à toutes les grandes émissions, invité par les grands noms de l’époque
Jacques Chancel, Michel Drucker, Jacques Martin, Pierre Bonte, Philippe Bouvard, Piem, Frédéric Mitterrand, Marcel Bluwal, Jean-Christophe Averty, Jean-Pierre Mocky…
Pendant les dix années qui suivent, il compte à son actif plus de 3000 récitals qu’il donne dans 43 pays, en collaboration successivement avec les guitaristes Marc Fourre, Bernard Bigo, Didier Robert, Roland Dyens, Yan Vagh Weinmann, Isabelle Chomet et Pascal Sanchez.
Ces années sur la route, de par le monde, lui permet de forger de belles amitiés, notamment avec Jacques Brel, Charles Aznavour, Guy Beart, Henri Salvador, Georges Brassens, qui le qualifie de « Chopin de la cithare ! ». Il accompagne aussi quelques artistes de renom tels Charles Trenet, Georges Moustaki, Yvan Rebroff, Marie Laforet et enregistre quelques musiques de dramatiques et séries TV (Les Mystères de Paris, notamment, avec Vladimir Cosma). Il travaille également dans sa région natale, la Normandie, où il collabore aux cotés de Christian Garros, Henry Dubos, Michel Nicollet...
Martial Murray enregistre également quelques autres musiques de films, dirige de nombreux spectacles événementiels et écrit la comédie musicale « Aurore et la Colombe » (35 000 spectateurs). Il participe à des concerts symphoniques avec l’Orchestre National de Lyon, l’Orchestre de Paris, le London Symfonic Orchestra, l’Orchestre philharmonique de la NHK, l’Orchestre Frantz Muller, et participe à de nombreux shows au Royaume Uni, avec le Palm Court Orchestra .
À Londres, il rencontre même les Beatles, fascinés par la sonorité et la dextérité de la cithare et sympathise avec Ravy Shankar : sitar et cithare sonnent en harmonie.